Sciences Economiques

Les intérêts et les limites de la hausse du prix du diesel en France

Par CECILE DECONS, publié le lundi 28 janvier 2019 14:51 - Mis à jour le lundi 28 janvier 2019 14:51

La hausse du prix du Diesel en France

 

 

L'année 2019 sera marquée par la hausse du prix des carburants en France notamment le Diesel avec six centimes de plus.  Anne-Charlotte Dusseaulx dans  intitulé « Carburant : pourquoi les prix de l'essence et du Diesel sont en hausse » issu du Journal du Dimanche paru le 18/10/18, nous rapporte que « l'objectif de cette réforme mise en place par l’État est de rendre l'essence moins onéreuse que le Diesel, jugé trop polluant ». En effet ce carburant émet davantage d’azote et de gaz nocifs pour la santé.

A l’image des gilets jaunes qui manifestent depuis maintenant de nombreuses semaines contre cette réforme en particulier, cette décision prise par l’État fait polémique et elle est assez controversée. 

 D’une part, il ressort le plus souvent un aspect négatif de cette réforme. Par exemple, toujours d’après Anne-Charlotte Dusseaulx pour le Journal du Dimanche, ces hausses ont un impact sur le pouvoir d’achat des Français , c’est-à-dire la quantité de biens ou de services qu’un revenu permet d’acheter, « une bombe atomique » ou « une flambée dangereuse » estime le député Les Républicains Marc Le Fur. L’impact est donc important sur le pouvoir d’achat, mais il y a aussi des conséquences industrielles , avec des milliers d’emplois menacés chez des équipementiers spécialistes des motorisations diesel comme le souligne Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile, dans l’article « Hausse des prix des carburants. Diesel : 60 % des automobilistes pris au piège » du site internet Ouest France publié le 18/10/2018 par Eric Gaillard.

De plus, grâce à ce graphique réalisé par l’Insee en 2015 qui s’intitule « Part des dépenses d’énergie dans le budget des ménages », on peut constater que la part des dépenses d'énergie pour les déplacements (en bleu) dans le budget des ménages, est environ stable depuis de nombreuses années (environ 4 %) même si ces dépenses font parties des dépenses incompressibles.

 

D’autre part, nous pouvons nous apercevoir que cette hausse du Diesel ne mécontente pas l’ensemble des automobilistes. Afin d’évaluer la hausse de prix du Diesel, il faut raisonner en termes de pouvoir d’achat nous indique Matthieu Jeublin auteur de l’article « Grogne des Gilets jaunes : le prix augmente-t-il sans cesse depuis 40 ans ? » paru sur le site internet Lci partie Conso le 27/11/2018. En effet, en prenant en compte l’inflation c’est-à-dire l’augmentation générale et durable des prix des biens et des services qui se traduit généralement par la perte de pouvoir d’achat, la hausse du prix à la pompe à essence est moins importante qu’elle en a l’air. D’après ce graphique réalisé par la Direction Générale de l’Energie et du Climat, qui s’intitule « Prix au Litre des carburants à la pompe (TTC) », en France, les prix actuels du Diesel sont ainsi inférieurs à ceux de 2013 ou égaux à ceux de 2005.

En somme, selon l’Ademe comme le rapporte Matthieu Jeublin sur Lci, « La consommation moyenne des véhicules neufs est passée de 6,6L/100km en 1995 à 4,2L/100km en 2017 pour le diesel. », on peut donc en conclure que parcourir 100km aujourd’hui ne coûte pas beaucoup plus cher qu’il y a 40 ans.

Enfin, le tableau ci-dessous publié par l’Insee dans enquêtes Budget de famille 1985 et 2006 qui s’intitule « Nombre de véhicules automobiles par ménage », nous montre que dans les zones périurbaines le nombre de voitures par ménage est supérieur (1,6 véhicules) au nombre de véhicules automobiles en ville-centre(1 véhicule), en France métropolitaine. On peut donc dire que le coût du carburant touche différemment les territoires (inégalités territoriales ainsi qu’économique).

 

Face à ces nombreuses réactions, l’État tente de trouver des solutions pour améliorer le pouvoir d’achat et la vie des Français. Il a notamment mis en place le chèque énergie en 2018, il s’agit d’un  dispositif d’aide au paiement des dépenses d’énergies ou encore la prime à la conversion qui prévoit le versement de 1 000 euros voire 2 000 euros pour les ménages non imposables en cas de relégation d’un vieux véhicule. Il existe également la prime a la casse comme le suggère le journal Le monde (N°22970, pages 2-4) dans la rubrique Social du 17 novembre 2018. Il s’agit d’une aide financière attribuée à chaque Français qui souhaite se débarrasser de sa vieille voiture en échange de l’achat d’un véhicule moins polluant et de moins de dix ans ; ce qui profite principalement aux ménages les plus modestes.

En conclusion, la hausse du prix du Diesel n’est pas perçu de la même façon par tous les automobilistes français, en revanche la plupart restent tout de même inquiets quant aux prochaines années. C’est ainsi le cas de Marion qui témoigne dans le journal le monde (N°22970, pages 2-4) qui roule en voiture électrique : « Qui nous dit qu’on nous demandera pas dans cinq ans de la changer en raison de pollution des batteries au lithium».

 

Jade DAVOUST et Célia DUBON, 08/01/2019